
MenKorn testé au CNES !
26 septembre 2019
SAMU 67 – Match : MenKorn vs Outils traditionnels (1/6)
24 janvier 2020SAMU 67 – Match :
MenKorn vs Outils traditionnels


Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et le SAMU 67 ont souhaité tester l’utilisation d’une solution de gestion de crise « nombreuses victimes » dans le cadre de l’exercice attentat du stade de la Meinau du 15 janvier 2020.
L’objectif principal était d’évaluer la performance d’une solution numérique : MenKorn NOVI par rapport aux outils habituels de gestion de crise utilisés en salle de crise du SAMU, sur le terrain, au sein des salles de crise de sites et dans diverses instances (COD, CCH).
Factuellement, la solution MenKorn a permis à mon équipe de prendre connaissance, de manière anticipée et dès leur identification sur le lieu de l’attentat, des identités et bilans lésionnels des 9 victimes en urgence absolue orientées vers les services que je coordonne. C’est 3 fois plus qu’avec les outils habituels mis à ma disposition en tant que Directeur Médical de Crise de site et ça m’a permis d’anticiper le dimensionnement de mes équipes d’accueil et de ne pas subir le flux.



Les résultats de cette étude retranscrivent uniquement les performances des outils testés. Si ces outils peuvent avoir un impact sur l’organisation de la gestion de crise durant l’exercice, les résultats présentés ne peuvent constituer une évaluation des compétences et du travail réalisé par les personnels des HUS et du SAMU dont l’engagement et les compétences ont été salués.
SCORE FINAL
14 – 3
Résultat le plus significatif à 17h43 – Fin d’Exercice :
MenKorn : 110 victimes identifiées, catégorisées dont 14 UA (victimes en urgence absolues) et 48 UR (victimes en urgence relative) avec bilans lésionnels.
Outils traditionnels : 3UA orientées sur les services d’accueil avec suffisamment d’information (bilan lésionnel) pour anticiper la prise en charge à l’arrivée;
La métaphore avec le football s’arrête là et le reste du document s’attache à présenter l’exercice et la démarche d’évaluation et surtout les résultats détaillés des indicateurs.
Sommaire
PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE D’ÉVALUATION
Après l’attentat de décembre 2018 sur le marché de Noël, les hôpitaux universitaires de Strasbourg et le SAMU 67 ont retravaillé en profondeur leurs organisations et procédures de gestion de situations sanitaires excpetionnelles. Cela fait, nous travaillons aujourd’hui à rendre plus performants nos outils de gestion de crise et avons testé MenKorn NOVI comme solution numérique globale et coopérative en comparaison de nos outils habituels sur le terrain , dans les salles de crises de sites, du SAMU et de l’hôpital et au Centre Opérationnel Départemental en Préfecture. Une étude comparative sur plus de 30 indicateurs a été réalisée et permet d’évaluer les principaux apports d’une solution numérique comme MenKorn sur ce type de situation : – D’abord et avant tout la possibilité d’utiliser une solution simple, ergonomique et opérationnelle sur l’entraînement permanent des équipes, indispensable à l’efficacité le jour J – La coopération « temps réel » de tous les acteurs impliqués et quelque soit leur niveau d’engagement partageant une information complète, rapide et ordonnée facilitant son traitement – L’anticipation permanente des actions de chacun permettant une posture proactive dans la gestion de l’événement et de ne plus le subir. – L’adaptation permanentes des ressources à l’ampleur, la cinétique et la vitesse de la crise évitant ainsi de mobiliser trop ou trop peu et de bloquer des ressources potentiellement utiles ailleurs.
Périmètre :
- Déclenchement et Alerte
- Rappel de personnels
- Gestion globale du dispositif
- Enregistrement des victimes à partir du terrain
- Gestion de l’évacuation et des lits et places d’hospitalisation d’accueil sur les services « chauds »
- Partage de l’information et supervision
Modalités d’évaluation :
- Déploiement et paramétrage de la solution MenKorn NOVI en « doublage » du dispositif traditionnel,
- Formation d’acteurs SAMU 67 & HUS sur l’identification des victimes, la supervision et la mise à disposition de moyens (lits),
- Encadrement de l’exercice par du personnel CrisiSoft pour la partie concernant l’utilisation de la solution MenKorn,
- Recueil des données d’évaluation : journal de logs de la solution MenKorn NOVI, mesure visuelle d’indicateurs spécifiques par des observateurs SAMU 67 et HUS, vidéo de la salle de crise du SAMU 67 et questionnaire d’évaluation envoyés aux personnels (taux de retour : 30%)

L’exercice est basé sur un match de football opposant Strasbourg à Metz au stade de la Meinau. 20.000 personnes sont présentes au stade lorsqu’un commando terroriste investi l’une des tribunes avec armes à feu et armes blanches. 380 « plastrons » (personnes jouant le rôle de blessés) sont prévus.
La simulation débute à 14h. L’appel initial est passé à 14h38 au CCRA du SAMU 67 et la salle de crise du SAMU est ouverte et opérationnelle à 14h43.
Le déclenchement de MenKorn à 14h43, avant la prise en charge des victimes dont la première est identifiée à 15h42 du fait de la sécurisation du périmètre par le Raid, permet à l’opérateur :
L’exercice :
L’exercice du 15 janvier est organisé par la Préfecture du Bas-Rhin et les Forces de Sécurité Intérieure sont les forces menantes de l’exercice.
Le SAMU 67 et les HUS participent pour tester leurs organisations de gestion de crise respective :

- Plan blanc pour les HUS,
- PRV médicalisé et évacuation « damage control » pour le SAMU.
- D’alerter automatiquement en interne les responsables de services « chauds » (Urgences, SSPI, Réa…), les personnels « clés » des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, les membres de la cellule de crise hospitalière… et les partenaires extérieurs (ARS, Préfecture, SDIS, Etablissements de santé de repli…).
- De leur donner accès à un observatoire où toutes les données issues du terrain et des différents services sera concaténée et actualisée en temps réel, tout au long de la situation.
- De dimensionner un besoin en ressources supplémentaires dans les SMUR du département : 9 équipes, puis de lancer le rappel automatique sur les profils souhaités, d’engager les personnels adéquats, de désengager automatiquement dès lors que le besoin est couvert et d’orienter les personnels sur leurs vecteurs, leurs zones d’intervention et leurs missions.
- De solliciter les services « chauds » pour la mise à disposition de lits et de places d’accueil pour les futures victimes via des interfaces dynamiques. 9 services internes et extérieurs ont « joué » avec MenKorn.
- De mobiliser des renforts externes.
Lorsque les victimes sont identifiées sur le terrain, elles sont directement affichées en salle de crise et orientées sur les services d’accueil par l’opérateur. Tous les acteurs sont informés et peuvent anticiper la prochaine arrivée : dimensionnement des équipes, injection de vecteurs, déprogrammation d’activités…
L’exercice prend fin à 17h36 à la demande de l’ARS.
RAPPORT DE TESTS
Alerte
Fonctionnalité correspondant à la diffusion d’un message d’alerte aux responsables de services internes aux HUS et aux partenaires extérieurs ET leur donnant accès à un observatoire d’information « temps réel » sur toute la durée de l’événement. Il ne s’agit pas de la fonctionnalité « Rappel de personnel ».


Gestion du dispositif en salle de crise du SAMU67

Rappel de personnels


Prise en charge des victimes



Orientations, évacuations et gestion des lits


SYNTHESE
Nous avons testé certaines fonctionnalités du programme Crisisoft lors du dernier exercice « plan blanc » organisé par la préfecture du Bas-Rhin en janvier 2020. Le programme Crisisoft fait le lien entre les prises en charge extra- et intra-hospitalières : les victimes sont suivies depuis le PMA jusqu’en réanimation, en passant par le déchocage et le bloc opératoire. La disponibilité des places dans ces différentes structures est disponible en temps réel pour tous les acteurs et décideurs. Crisisoft semble apporter des améliorations majeures en termes de soins, de sécurité et de communication entre les différents acteurs d’un plan blanc.
Moyenne des indicateurs de performance de la solution numérique, par fonction testée

Résultats du questionnaire d’évaluation par les personnels utilisateurs, de la sur-performance de MenKorn par rapport aux outils habituels lors des tests du 15 janvier.



Globalement, la réalisation des tests des systèmes lors de l’exercice du 15 janvier permet de vérifier la très nette sur-performance d’une gestion assistée par un outil numérique de gestion de crise par rapport aux outils existants, sous réserve que la solution numérique ne constitue pas un outil supplémentaire mais qu’elle puisse remplacer les outils existants.
Dans le détail :
- L’alerte initiale (et à chaque bilan évolutif) permet l’accès immédiat du destinataire à l’information temps réel. Celle-ci remonte des différents niveaux de gestion et de prise en charge du dispositif dans un observatoire. Un reporting permet un suivi permanent des organismes et personnes alertées.
- Le rappel de personnel dépasse largement les fonctionnalités actuelles. Au-delà de générer un flux de personnels disponibles, la fonctionnalité permet le dimensionnement d’un besoin, l’engagement, le désengagement automatiques des personnels non nécessaires, l’orientation des équipes, l’affectation de vecteurs et la préservation de la continuité d’activité. Le résultat plutôt limité des réponses au questionnaire (au regard des autres scores, il est tout de même à 50%) traduit certainement la seule perception des notifications par les personnels destinataires qui ne « voient » pas les avantages de gestion en salle de crise.
- La gestion du dispositif en salle de crise permet de limiter les ressources humaines nécessaires, de circonscrire les rôles de chacun, de limiter les communications téléphoniques et de les réserver aux actions cruciales. En outre, toutes les opérations sont tracées automatiquement aux différents niveaux.
- La prise en charge des victimes est beaucoup plus rapide, l’information est exhaustive, elle permet l’anticipation de l’orientation et de l’accueil.
- La gestion des lits est plus dynamique et adaptative au flux, l’information partagée entre les différents acteurs est mieux organisée et lisible. Et surtout, l’anticipation et le dimensionnement des équipes d’accueil est désormais possible.
- Enfin, la supervision par l’ensemble des instances institutionnelles relate l’évolution de la situation au plus près de la réalité.

